Arrêt définitif de Doel 3 et Tihange 2

Conformément à la loi sur la sortie du nucléaire, l’unité 3 de la centrale nucléaire de Doel était définitivement déconnectée du réseau le vendredi 23 septembre 2022, après 40 ans d’exploitation. Le mardi 31 janvier 2023, l'unité 2 de la centrale nucléaire de Tihange a suivi. Doel 3 et Tihange 2 sont ainsi les premières centrales nucléaires belges à cesser définitivement sa production d’électricité.

Conformément à la loi sur la sortie du nucléaire, l’unité 3 de la centrale nucléaire de Doel était définitivement déconnectée du réseau le vendredi 23 septembre 2022, après 40 ans d’exploitation. Le mardi 31 janvier 2023, l'unité 2 de la centrale nucléaire de Tihange a suivi. Doel 3 et Tihange 2 sont ainsi les premières centrales nucléaires belges à cesser définitivement sa production d’électricité.

Le soir du vendredi 23 septembre 2022, à 21h31, les opérateurs de la salle de contrôle de Doel 3 ont arrêté le réacteur pour la dernière fois et ont déconnecté la centrale du réseau haute tension. Le 31 janvier 2023, à 22h45, la même opération a été réalisée à Tihange 2.

40 ans de Doel 3 en chiffres

1006 mégawatts de puissance
Opérationnelle pendant 11 924 jours
Plus de 270 000 000 de megawattheures d’électricité produite
90 205 équipements à démanteler

 

40 ans de Tihange 2 en chiffres

1008 mégawatts de puissance
Opérationnelle pendant 11 963 jours
Plus de 270 000 000 de megawattheures d'électricité produite

 

Comment tout a commencé

Comment tout a commencéLe 1er janvier 1975, la construction de la troisième unité de la nouvelle centrale nucléaire débute sur les sites de la société énergétique Ebes dans le village des polders de Doel, sur les rives de l’Escaut. A Huy dans la province de Liège, une nouvelle unité similaire s'élève sur les sites d'Intercom sur la rive droite de la Meuse pendant la même période : Tihange 2. Un consortium composé du constructeur français de centrales nucléaires Framatome, du constructeur électrique ACEC de Charleroi et du sidérurgiste liégeois Cockerill, construit les centrales sur la base d’un projet de la société américaine Westinghouse. Il s’agit de réacteurs à eau sous pression (ou REP - réacteur à eau pressurisée) avec 3 boucles d’eau de refroidissement primaire et une capacité électrique nette de 900 MW. Les turbines à vapeur sont fournies par la société franco-américaine Alsthom Atlantique. 

 

Faits marquants

  • 14 juin 1982 : 1ère criticité de Doel 3 = premier lancement d’une réaction en chaîne dans le réacteur.
  • 23 juin 1982 : Première connexion de Doel 3 au réseau.
  • 1er octobre 1982 : Début officiel de la mise en service industrielle de Doel 3.
  • 5 octobre 1982 : 1ère criticité de Tihange 2.
  • 13 octobre 1982 : 1er connexion de Tihange 2 au réseau.
  • 1er février 1983 : Début officiel de la mise en service industrielle de Tihange 2.
  • 1993 : Remplacement des générateurs de vapeur de Doel 3.
  • 2001 : remplacement des 3 générateurs de vapeur de Tihange 2 en 62 jours, record mondial à l’époque.
  • 2010 : Tihange 2 bat le record de production annuelle en Belgique avec 8824 GWh produits. Le record est battu l'année suivante par Tihange 3.
  • 4 juillet 2012 : Début du dossier sur les défauts dûs à l’hydrogène dans la cuve du réacteur de Doel 3.
  • 2 octobre 2012 : Prolongation de révision de Tihange 2 suite à la détections de défauts dûs à l’hydrogène (DDH).
  • 17 novembre 2015 : L’AFCN approuve le redémarrage de Doel 3 et Tihange 2.
ControlezaalTransport stoomgenerator

 

Une nouvelle phase

Avec la mise à l’arrêt définitif de Doel 3 et Tihange 2 débute une nouvelle phase dans le cycle de vie de ces centrales nucléaires : la phase de mise à l’arrêt définitif. Cette phase  est une partie nécessaire du processus de déclassement. Elle commence au moment de l'arrêt définitif et se termine lorsque tous les éléments combustibles et le plus possible de radioactivité ont été retirés des installations. L'objectif de la phase d'arrêt final est de préparer les installations pour le démantèlement.

Plus précisément, la phase d'arrêt définitif comprend le déchargement du réacteur et le transfert du combustible vers les piscines de désactivation. Elle comprend également la décontamination du circuit primaire et le transfert du combustible vers des bâtiments d’entreposage. L'élimination des filtres et des résines, le rinçage final des tuyaux et des piscines, et l'élimination des déchets, des effluents et des produits dangereux interviennent également dans cette phase.

Ensuite, Electrabel procédera au démantèlement effectif de la centrale nucléaire. On accorde ici une grande attention aux « Big Four » : le démantèlement du réacteur et de ses parties internes, de la structure de protection en béton autour de la cuve du réacteur et du circuit primaire, avec entre autres les générateurs de vapeur. Il faut également éliminer tous les tuyaux, câbles et autres équipements et construire l’infrastructure nécessaire pour traiter les matériaux et les déchets provenant du démantèlement.

Ce n’est que lorsqu’Electrabel aura éliminé toute trace de radioactivité des installations que sera lancée la phase finale, dans laquelle toutes les structures restantes seront intégralement démolies.